Jean Martin

Art et tradition chrétienne

L’aventure de la galerie ATC : la rénovation de l’art d’Eglise

En 1950, Jean Martin et son épouse Rosette fondent au 40 rue Saint-Sulpice une galerie unique en son genre « Art et tradition chrétienne ».

Henri de Montrond, galeriste et imprimeur dans le VIème arrondissement, qui participa à l’aventure, raconte :
« C’était l’époque où les Pères Régamey et Couturier, ayant fondé la revue Art Sacré, luttaient avec conviction contre la décadence de l’art dans l’Eglise : le plâtre peinturluré ayant remplacé depuis le XIXème les chefs-d’œuvres de pierre et de bois des siècles traditionnels.
Au même moment sortait la revue Zodiaque, éditée par les bénédictins de la Pierre-qui-Vire, qui nous faisait découvrir et apprécier l’art du Moyen-Age.
De ce fait, une certaine exigence se répandait chez les jeunes artistes de nouveau guidés dans leur regard du sacré.
C’est alors que Martin s’engagea à réunir toutes ces créations nouvelles dans une boutique qui devint bientôt un centre de ralliement pour toute une bade d’artistes, peintres, sculpteurs, brodeurs, tisserands, dinandiers, dont les œuvres de grande exigence contrastaient avec les bimbeloteries saint-sulpiciennes qui, depuis un demi-siècle, avaient envahi notre quartier.
Très vite ce lieu de qualité devint un repaire des amateurs éclairés, ce fut l’étape parisienne nécessaire de beaucoup de fidèles, de prêtres et de religieux, d’évêques, cherchant à renouveler la qualité de leurs églises.
Le futur Jean XXIII, nommé à Paris à cette époque, fut certainement l’un de ces visiteurs anonymes. Il n’est pas exagéré de penser que quelques années après lorsqu’explosa à Rome la rénovation du Concile, la petite boutique de la rue Saint-Sulpice y aura indirectement joué un rôle.
Martin était un homme de foi profonde, un animateur secret, il avait su donner une âme à ce lieu de rencontre qu’il avait créé. »